Hyrule à vol d'oiseau - chapitre 2 - Le ranch Lonlon
"Hyrule à vol d'oiseau" est le récit de mes parties de jeux de rôle avec mes amis.
C'est un système inventé par notre Maître du Jeu et se déroulant dans l'univers de The Legend of Zelda, plus précisément pendant les 7 ans d'absence de Link dans Ocarina of Time.
Le récit est raconté du point de vue de mon personnage, une Piaf nommé Edyte (oui j'ai un humour de merde), dans son roman ... Hyrule à vol d'Oiseau
Si vous avez raté les épisodes précédents :
Le matin, alors que nous nous préparions à quitter Cocorico, une jeune fille nous interrompit. « Pardonnez -moi, allez-vous traverser la plaine ? J’aimerais rejoindre le ranch LonLon, pensez-vous pouvoir faire un petit détour pour m’y excorter ? Nous pourrons vous fournir des vivres une fois là-bas. »
Après une brève concertation, nous conclûmes qu’il ne s’agissait que d’un léger détour et que c’était tout à fait envisageable. Mais cela ne devrait pas nous faire perdre trop de temps. La jeune fille se joint donc à nous. Elle se nommait Malon, et était la fille du propriétaire du ranch. Elle venait à Cocorico vendre le fameux lait de son ranch, mais le bruit courait que la plaine était devenue trop dangereuse pour un voyageur seul depuis.
Avec Aile Noire, nous avions planifié un roulement de garde : l’un de nous planerait en altitude pour surveiller les horizons, tandis que l’autre se reposait sur une charrette, et nous échangerions les rôles régulièrement. Ce fut au cours de mon tour de garde aérien que je vis un groupe au loin. Des créatures sur des sortes de sangliers géants. Armées. J’en avais entendu parler : des gobelins. Ils étaient censés avoir disparu des plaines il y a plusieurs siècles.
Ils se dirigeaient droit sur nous, et d’après les récits, ils vivaient de meurtres et de pillages. J’atterris prévenir les autres. Nous voulions les contourner, mais sur la plaine, l'horizon était trop dégagé, nous n’avions pas le temps d’aller assez loin pour être hors de vue. Nous dûmes nous résoudre à un affrontement, avec l'avantage de la préparation malgré tout. Les trois chariots furent mis en triangle, au centre duquel fut placé notre protégée, et nous nous mîmes en position défensive.
Bientôt les hideuses créatures apparurent, nous virent, et chargèrent. C’est là que je me rappelais d’un sort que je connaissais, et qui me semblait jusque là inutile. Je me concentrai sur une parcelle de terrain, entre nous et les phacochères lancés à pleine vitesse. Très vite, une boue visqueuse et glissante envahit les herbes. Ils tombèrent en plein dedans. Sur les quatre sangliers, deux se culbutèrent et perdirent du temps à tenter de se dégager, un assomma son cavalier dans sa chute, et seul le dernier parvint à tenir son cap. Il fonça vers Ashura contre lequel un combat s’engagea. Grisée par le succès de mon sort, et voyant les deux autres ennemis se relever, je tentai de lancer une illusion sur eux. Grossière erreur ! J’échouai à tel point que le sort se retourna contre mes compagnons. Heureusement ils y résistèrent tous à l’exception de Froster. Celui-ci se mit à prendre Malon pour un chien et à lui papouiller les joues … la pauvre petite ne comprenait rien et était terrorisée, tant par les gobelins que par le comportement étrange de l'Hylien. Finalement, et malgré mon erreur, trois gobelins furent tués.
J’insistai auprès d’Ashura pour que nous tentions d’interroger le quatrième, blessé. Il prit la tête de celui-ci et la tourna jusqu’à faire glapir la misérable créature.
« Je te jure que si tu ne réponds pas, je vais le faire craquer. » énonça-t-il lentement. Je tentai de le questionner, mais peine perdue, la créature ne parlait pas un mot de notre langue. Il y eu un craquement, et Ashura abandonna le corps. Nous dépeçâmes les sangliers afin d’avoir des vivres supplémentaires. Plus loin, alors que le soleil se couchait, nous plaçâmes nos véhicules dans la même configuration pour la nuit, et chacun monta la garde jusqu’au matin.
Le lendemain, pour ne pas perdre trop de temps, Malon appris à Awentari une mélodie à jouer sur son ocarina afin de motiver les chevaux. Ceux-ci semblèrent plus motivés et leur pas plus rapide. Ce fut là qu’arriva le drame. Je m’apprêtais à prendre mon tour de garde aérien. Je ne sais pas ce qu’il s’est vraiment passé, mes souvenirs sont confus, ais-je été distraite par quelque chose ? Ais-je glissé ? Un vent traître m’a-t-il pris de court ? Toujours est-il que je ratais mon décollage et m’aplatis au sol. En soit ça n’aurait pas été si grave si je ne m’étais pas trouvé devant la charrette. Et si il n’y en avait pas eu une autre derrière. Et si les chevaux si plein d’entrain grâce à la musique d’ Awentari n’avaient pas pris tant de temps pour s'arrêter. Je me fis pitoyablement rouler dessus par deux charrettes chargées, et si Ashura ne m’avait pas récupéré au plus vite pour me ramener je serais sûrement restée écrasé là-bas. Je restais alitée, gémissant de douleur jusqu’au soir, malgré la potion de soin qu’on m’avait fait boire. Le pire n’étais même pas la douleur physique, bien présente, mais celle de mon amour propre. Rater un décollage et se faire si gravement blesser ainsi ! Quelle honte ! Et si j’y étais restée ?! Quelle mort ridicule ça aurait été ! Heureusement lorsque nous arrivâmes quelques jours plus tard au ranch, j’arrivais de nouveau à me mettre debout.
Quelque chose avait changé. Le ranch était comme je me le remémorais, mais quelque chose dans l’air, dans l’atmosphère… je n’aurais su dire quoi. J’avais hâte de revoir ce bon vieux Talon, qui ne manquerait pas, j’en étais sûre, de me prodiguer quelques soins accompagnés de son fameux lait. Mais ce fut Ingo qui nous accueillit. Il avait l’air de bien meilleur humeur que la dernière fois. Mieux habillé aussi. Pas le genre d’habit pour faire les travaux fermiers.
« Ingo, où est mon père ? » apparemment pour Malon aussi la situation n’était pas habituelle.
« Je l’ai renvoyé, il était fainéant et ne servait à rien. Le grand Ganondorf m’a fait propriétaire du ranch, car j’étais le plus travailleur et le plus efficace ! »
Je sentis mes compagnons se crisper à l’évocation du nom tant haï.
« Tu es aux ordres de Ganondorf ?! » demanda Ashura. La menace dans sa voix était très claire.
« Tout à fait » Ingo fit un geste et une douzaine de géants en armures vinrent le rejoindre « ça vous pose un problème ?! »
« Aller vient Malon » continua-t-il « je veux bien t’héberger si tu fais du bon travail, j’ai besoin de quelqu’un pour s’occuper des bêtes maintenant ! Ah au fait, j’ai installé mes quartiers dans ta chambre ...»
Nous n’avions qu’une envie : ratatiner ce petit cloporte pédant et cruel. Le problème était que ce petit cloporte avait une bande de guerriers métalliques géants sous ses ordres. Et nous conclûmes tous sans nous concerter que, malgré l’injustice qui nous soulevait le cœur, le mieux était de ne pas intervenir pour l’instant …
« Relâche-la ... »
Sauf Ashura.
« Ah et euh, vous pouvez disposer, vous. Vous ne comptez pas poser de problèmes mmh ?»
S’il-te-plaît Ashura, ne fait pas l’idiot ...
« Je poserais des problèmes si je le veux ! »
Les colosses s’étaient raidis, en alerte. Non, pitié, pitié, on repassera plus tard …
« Je vous conseille de partir gentiment, ou sinon ... »
« Ou sinon QUOI ?! Fils de pu... »
Ça aurait pu être bien pire. Ingo aurait pu exiger notre exécution sur-le-champ. Mais plutôt qu’enterrés, nous étions dans cette tour solitaire, ligotés au large pilier central. La raison derrière cette clémence temporaire était obscure. Peut-être voulait-il nous voir attendre la mort dans l’angoisse ? Je l’avais entendu mentionner une visite importante. Il n’avait pas l’air d’un sadique, mais lors de notre première rencontre, je ne l’aurais pas non plus cru despotique. Seule Awentari et sa fée s’était échappées. Et nous en voulions tous à cet abruti d’Ashura. Notre unique aperçu sur l’extérieur était une lucarne, par laquelle nous avions pu voir la lune défiler. Ce serait bientôt le matin. Peut-être le dernier. Une silhouette enfantine obstrua la lumière, accompagnée d’un scintillement.
« Awentari ! » La kokiri atterrit souplement à nos côtés, et entreprit de nous détacher. Elle nous expliqua avoir passé la nuit à tenter de contourner les sentinelles déployées pour la débusquer.
« Mais pourquoi déployer autant d’hommes dans une ferme ?! »
« Ce ne sont pas des hommes » corrigea Ashura.
« Ce ranch est au beau milieu de la plaine d’Hyrule, c’est un point d’accès vers toutes les autres provinces. C’est très pratique pour le commerce, mais pour la guerre aussi. Et c’est une source de nourriture, à avoir de son côté. » ajouta Froster.
Bien entendu, la porte était fermée, pas besoin d’essayer on avait très clairement entendu le verrou cliqueter. Et d’après les dires d’ Awentari, le bruit de nos essais ne feraient qu’alerter les gardes en poste juste derrière. Encore une impasse. Enfin, c’en était une jusqu’à ce qu’Ashura et Froster unissent leurs forces pour défoncer la porte, un pan du mur, les soldats derrières, et … la tour apparemment, au vu des décombres qui commençaient à chuter. Nous nous empressâmes de sortir. L’aube se levait à peine mais la chute de la tour allait réveiller tout le monde, nous devions décamper aussi vite que possible. Mais cela allait être compliqué. Ashura – par stupidité ou par culpabilité de nous avoir entraîné la dedans – se porta volontaire pour faire diversion, et si possible extirper Malon de son esclavage. Nous n’insistâmes pas. Mais il ne fallu que cinq minutes pour que le remords nous fasse revenir.
Ashura et la petite faisaient face à la garnison complète, mais c’est l’homme qui flottait devant eux qui attirait toute l’attention. Une silhouette élancée drapée de violet, une mèche blafarde en travers du front, un peu efféminé quand j’y repense. C’était le premier non-piaf que je voyais voler. Malgré leur posture peu avantageuse à Malon et lui, j’entendis Ashura parler à l’être de la même voix défiante qui avait causée notre mésaventure. Je cru l’entendre l’appeler « dragqueen ». Le dragqueen semblait furieux et nous ne voyions pas comment les sortir de cette impasse.
Et le miracle se produisit. Un tourbillon de plumes furieuses s’abattant sur la troupe. Les cocottes, inoffensives seules, étaient une calamité caquetante, griffante, béquetante, sans pitié. Ashura ne m’a toujours pas expliqué pourquoi ni comment elles étaient venues. Toujours est-il qu’elles lui permirent de nous rejoindre avec sa protégée. Si chaque fois qu’il rencontre un danger il se fait sauver ainsi, pas étonnant qu’il soit aussi inconscient. Nous fuîmes le chaos des décombres fumantes, des cris de douleurs, et des plumes, pour rejoindre au plus vite le point de ravitaillement sur la route du mont du Péril.
Bel article , je vais suivre ton aventure !
Merci ça me fait vraiment très plaisir !
Ho ?! un(e) rôliste ... c'est bon, je m'abonne :-)