Une maison pour donner un coup de main à ceux qui en ont le plus besoin

La situation que vit le Venezuela est certes inusitée et alarmante, mais au milieu du chaos général, de bonnes choses se produisent et aident les plus désespérés à retrouver l'espoir.

Depuis quatre ans, un groupe de femmes autochtones et moi-même travaillons à la création d'une maison de soins pour femmes indigènes dans la ville de Puerto Ayacucho, la capitale la plus au sud des États du Venezuela. Récemment, ce projet a pu se concrétiser avec l'ouverture de la maison, où nous espérons desservir en priorité la population autochtone, mais aussi venir en aide à la population créole qui le demande.

Le jour de l'inauguration, nous avons offert un petit banquet avec des plats typiques de la région: ajicero, une soupe de poisson avec beaucoup de piments forts; bachacos, de grandes fourmis que l'on peut manger frites et au piment fort; casabe, une tortilla à base de yucca amer et poisson frit du fleuve Orénoque et ses tributaires. Comme boisson, nous avons offert le yucuta, une boisson rafraîchissante faite à partir du céréal de farine de yucca, connue en castillan vénézuélien sous le nom de mañoco.

Nous avons reçu des invités spéciaux, visité les installations et présenté à la population en général une alternative et une réponse à la détérioration du système de santé publique vénézuélien.

Notre projet, la Casa de Atención para las Mujeres Indígenas Amazónicas (Centre de soins pour les femmes autochtones amazoniennes) est né avec la motivation de réduire les taux de mortalité maternelle et infantile dans l'État Amazonas, dont le taux est le deuxième plus élevé des États du Venezuela, après celui de Delta Amacuro, avec également un pourcentage important de population indigène, ce qui nous fait penser que ces indicateurs sont supérieurs parmi la population autochtone que chez les Afro-Venezuéliens ou les Créoles. Le projet vise également à prévenir les décès dus au cancer du col de l'utérus, le type de cancer le plus courant chez les femmes indigène du Venezuela, qui tue des centaines de femmes chaque année. Pour ce faire, le centre de soins dispose d'équipements gynécologiques pour offrir des consultations gratuites, des échographies et des cytologies aux patients et pour donner un diagnostic rapide et précis aux populations les plus démunies et les plus vulnérables.

C'est la salle de consultation gynécologique, où nous espérons offrir un service médical de qualité avec une approche interculturelle, respectueuse des tabous et des conceptions autochtones de la sexualité, du corps et de la maladie. Actuellement, nous sommes confrontés au manque de professionnels dans la région de la ville en raison de la migration spectaculaire que vit notre pays; cependant, nous sommes déterminés à continuer à y chercher et à persévérer dans notre projet parce que la plus grande satisfaction est toujours de savoir que nous avons contribué à améliorer et même à sauver des vies.

Soutenez-nous ou venez nous rencontrer pour continuer à penser et à construire des alternatives pour ce grand pays!