Je suis mortelle

J’écoutais une vidéo de DirtyBiology sur l’entropie. Le but ici n’est pas de faire un résumé du vidéo qui est disponible ici : https://youtu.be/nEx2lQyfSlc

Simplement, une phrase est centrale dans les explications de Léo Grasset : cela aussi passera. Cette phrase serait vraie en tout temps. Mais je me suis mise au défi de trouver une situation dans laquelle cette phrase est fausse. Je n’ai pas tardé à trouver : la mort ne passera pas. Une fois mort, il est impossible de revenir en arrière et la seule chose dont nous sommes certains dans la vie c’est qu’un jour elle se terminera.

La mort est immortelle.

Certains d’entre vous croient peut-être en la réincarnation. Je vous envie.

Comme tout le monde, c’est depuis que j’ai franchi le stade opérationnel concret, quelque part entre l’âge de 7 et 9 ans, que j’ai compris que la mort était le prix à payer pour avoir la chance d’être en vie. Mais c’est comme si je ne l’avais pas réalisé avant cette année. J’ai rencontré la mort ce mois-ci. Ce n’était pas la première fois que cela m’arrivait. Cependant, c’est la première fois que j’ai vraiment senti, compris qu’un jour ce sera moi.

J’ai regardé la mort flirter avec la vie.
Une triste danse, si fragile.

Une guerre que la vie ne pourra jamais remporter même si elle gagne toutes les batailles pendant un siècle. À la première bataille perdue, c’est la mort qui gagne la guerre.

Je regardais ça, sachant l’issu du combat. La vie était fatiguée de ses victoires passées. Alors je suis allée chercher sur Google comment on fait pour prier, et ma cousine a demandé un aumônier. Nous avons prié. Et puis je suis partie, sans attendre la fin de l’histoire que je connaissais déjà. Ce n’était pas à moi de veiller, pas cette fois-ci.

Comme je vous dis, ce n’était pas la première fois que j’étais témoin de cette danse ou la vie et la mort se regardent droit dans les yeux. La vie était vieille, ridée, fatiguée. La mort, elle, toujours aussi fringante et jeune : la mort immortelle. C’était juste la première fois que le déclic s’est fait pour de vrai vrai dans ma tête. La mort un jour gagnera et cela ne passera pas.

Je me regarde dans le miroir et je vois mes premières rides apparaître. La vie en moi est encore fringante et jeune. Elle regarde l’immortelle mort en face et lui tient tête. Mais la vie est mortelle et en montre des signes. Je ne veux pas le voir. J’essaie de mettre de la crème, de boire de l’eau, de bien dormir et de faire du sport. Tout cela n’est pas mauvais en soi, mais ça ne changera rien à la réalité. Tous ces signes qui viennent avec le vieillissement sont là pour nous rappeler deux choses.

La mort approche, il serait peut-être temps de commencer à faire le deuil de soi.
La vie est toujours là, n’oublie pas de profiter de cette chance.