Droit de grève : Macron a raison, il faut réformer !
Alors, dans ce texte, nous allons d’abord définir la grève et parler du droit de grève en France, même si je suis Belge. Alors, c’est assez important parce que vous allez voir que les grévistes sont couverts juridiquement mais sous certaines conditions qui, si elles ne sont pas respectées, retirent au gréviste sa protection juridique. Ensuite, je vais remettre la grève dans son contexte historique et je vais montrer que, la société ayant changé, la grève telle qu’elle est pratiquée n’est pas adéquate car en fait, elle fait partie d’un autre temps. Après tout ça, on parlera du besoin de réforme et je vous donnerai celle que, personnellement, je vous propose.
Bon, la définition ! Pour ça, on va prendre la définition de Wikipédia : “La grève est depuis le XIXe siècle, une action collective consistant en une cessation concertée du travail par les salariés d'une entreprise, d'un secteur économique, d'une catégorie professionnelle ou par extension de toute autre personne productive, souvent à l'initiative de syndicats. Cette action vise à appuyer les revendications des salariés en faisant pression sur les supérieurs hiérarchiques ou l'employeur (chef d'entreprise ou patron), par la perte de production que la cessation de travail entraîne. Il s'agit d'une épreuve de force : le gréviste n'est pas rémunéré alors que l'entreprise ne produit plus et perd de l'argent. “
Le premier point que j’aimerais soulever est qu’il s’agit d’une action visant à mettre la pression sur les supérieurs hiérarchiques. Donc, c’est un bras de fer entre patrons et salariés dans lequel les salariés font pression sur les patrons en prenant l’entreprise en otage et les patrons font pression sur les salariés en ne leur versant plus de salaire. Le premier qui tombe à court de moyens est celui qui perd le bras de fer. Il y a donc bel et bien prise d’otage par les grévistes comme on nous le dit à chaque fois dans les médias et quand les grévistes cessent leur activité dans le secteur public, l’otage, c’est aussi vous et moi.
Le deuxième point que j’aimerais soulever est qu’il s’agit d’une cessation de travail. Cela veut dire que, selon Wikipédia, continuer à travailler en fournissant un usage gratuit des services n’est pas considéré comme une grève. Je pense, mais je ne suis pas juriste, que fournir des services gratuitement à la population sans être propriétaire du bien peut même être considéré comme du vol et serait donc puni par la loi ! J’ai fait quelques recherches, en répétant que je ne suis pas juriste, mais je n’ai pas trouvé de cas de jurisprudence qui couvrirait les grévistes dans ce cas-là. Donc, la grève à la japonaise en France, c’est une grève sans filet de sécurité juridique. Ce qui nous amène au droit de grève lui-même.
Alors, je me base toujours sur l’article de Wikipédia que je vais vous citer maintenant : “En 1946, la grève est un droit reconnu par la Constitution. Le préambule de la Constitution de 1946 énonçait : « Le droit de grève s’exerce dans le cadre des lois qui le réglementent. » [...] La constitution de la Cinquième République ne prévoit pas le droit de grève mais le Conseil constitutionnel a décidé dans une décision du 16 juillet 1971 de donner valeur constitutionnelle au préambule de la Constitution de 1946 et donc au droit de grève qui y est inscrit. Pour ce qui concerne les fonctionnaires, ce droit fut affirmé et précisé en 1950 par un arrêt du Conseil d'État, l’arrêt Dehaene [archive] du 7 juillet 1950. Mais par ailleurs, la notion de grève est quasiment absente des lois et règlements. L'article L. 2511-1 du Code du travail indique juste que le salarié ne peut pas être pénalisé pour avoir fait grève.” Comme vous pouvez le constater, ce qu’est une grève est très dépendant de la jurisprudence et donc de l’interprétation d’un juge. Donc, à nouveau, il y a assez peu de garantie juridique pour les grévistes.
Maintenant, j’aimerais continuer à aborder le point de la cessation de travail mais d’un point de vue historique et social. En effet, elle a vu le jour, dans sa forme actuelle, pendant le XIX siècle et le monde a changé. Je cherche à mieux comprendre le monde dans lequel elle a vu le jour pour me demander si elle est toujours d’actualité.
Nous avons sans doute tous lu Germinal. Les conditions de travail insupportables, la misère, les journées interminables, le travail des enfants et j’en passe. C’est dans ce contexte de domination par une élite détenant un capital que naissent les premières revendications ouvrières. L’ouvrier, en tant qu’individu, étant remplaçable aisément par le patronat, il a dû s’unir avec les autres ouvriers afin de représenter une force d’opposition suffisante pour lutter contre l’exploitation dont il était victime. D’où la naissance des premiers mouvements ouvriers et, par la suite, des syndicats. Le tout, sous couvert d’une idéologie communiste voire anarchiste. Et, il faut le reconnaître, l’action menée par ces mouvements ouvriers a fonctionné. Ils sont à l’origine du système social dont nous bénéficions.
Le problème, c’est que maintenant, le monde a changé. Une grève générale, comme la veulent certains gauchistes, vise à paralyser l’entièreté de l’outil de production. Le problème est qu’à notre époque, paralyser cet outil revient à paralyser l'entièreté de la société là où, à l’époque, seule la partie industrielle de la société l’était et cette partie industrielle n’était pas encore devenue indispensable à notre survie en tant qu’espèce. En effet, l’agriculture n’était pas encore industrialisée et dépendante du secteur chimique et mécanique. Ca, c’est venu après la deuxième guerre mondiale il me semble. Le réseau d’artisans et de petits commerces était très développé alors qu’aujourd’hui, les petits commerçants disparaissent tous les uns après les autres au profit de grands groupes dont la stratégie de survie est de devenir encore plus gros et qui sont donc, nos employeurs. Tout cela veut dire que si nous paralysons le système par la grève définie comme une cessation de travail et donc de paralysie de l’outil de production, nous signons, littéralement, notre arrêt de mort. Nous sommes devenus à ce point dépendants de l’industrie pour notre survie qu’il n’est pas envisageable de s’en passer du jour au lendemain. Ou alors, on meurt tous de faim. Du coup, la réforme ! Parce que oui, Macron a raison ! Le monde a changé et il faut rentrer dans la modernité et se réformer …
La question est de savoir les points que nous voulons réformer et la manière dont nous réformons. Le point qui nous intéresse est le droit qui entoure la grève quand à la manière, voici celle que je propose :
- La grève doit être un événement limité dans le temps. C’est à dire qu’elle ne peut pas se prolonger indéfiniment.
- Les grévistes ne stoppent pas la production mais saisissent les biens du patronat et continuent à faire bénéficier à la population les services de l’industrie en question mais gratuitement. L’entreprise perd donc toujours de l’argent. Le patron a donc un intérêt financier pour négocier.
- Les grévistes ne peuvent pas être rémunérés pour que le patron puisse quand même mettre une forme de pression sur les salariés afin que ceux-ci aient aussi un intérêt à négocier.
Simple, efficace. On garde la grève comme bras de fer mais la population n’est plus prise en otage du fait qu’elle bénéficie des services de manières “normales” et même gratuite en fait. Les seules personnes prises en otage sont les actionnaires et la patronat à qui on donne aussi un moyen de pression avec deux mesures. La grève est limitée dans le temps ce qui veut dire que l’outil de production ne peut pas être saisi pour une durée indéterminée et il y a non versement des salaires. Les deux parties subissent donc une pression forte qui les poussent à négocier et le reste de la population n’est pas affectée dans sa vie quotidienne. Mais pour ça, il faut que les lois encadrent la grève et fournissent un cadre législatif adéquat. Donc, il faut réformer !
Du coup, Macron, j’ai envie de te dire : “Au boulot ! Moi, c’est ça que j’attends de toi.”.
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