LA MALADIE DE ZEMMOUR
Quand j'étais petite, j'étais très attachée à mon petit frère... je n'avais aucun mérite parce qu'il était trop drôle... tous les deux nous étions cul et chemise, nous excellions dans le jeu de rôles... nous habitions la banlieue de Lille, non loin d'une cité dortoir remplie d'arabes et de noirs... et pour lesquels nous avions une franche sympathie.
C'était haut en couleurs et en saveurs.
Pour terroriser tous les vieux petits bourgeois qui les méprisaient, je me mettais une burqa et mon frère une djellaba et nous traversions leur mur des lamentations en renversant tous leurs rêves d'enracinement.
C'était dans les années 90 et on parlait déjà de grand remplacement... de grand chamboulement. Zemmour venait à peine de cesser de se faire caca dessus.
Et mon petit frère et moi, nous n'avions pas du tout froid aux yeux... on jouait le jeu... avec l'accent rebeu. Je m'en souviens comme si c'était un conte merveilleux.
Lorsqu'un vieux aux yeux bleus m'arracha mon voile en disant : - petits morveux avec votre accoutrement, on a l'impression d'être encore sous l'occupation... Au feu !
Et il fut applaudi par un parterre de pépères qui sirotaient leur bière sur la terrasse d'un café...
Avec ces gens là, comme dirait Brel, la réflexion n'est pas appropriée, le réflexe suffit pour leur faire avaler leur vérité de travers : je leur fis un bras d'honneur... je dirais plutôt de déshonneur et je suis partie...
Puis je ne sais pas ce qui m'a pris, je suis revenue à la charge comme pour briser tous les points d'appui.
- Messieurs... je suis revenue vous dire que je ne m'en vais pas... je reste même si, je vous l'avoue, vous sentez vraiment mauvais. Vous ne supportez pas de nous voir redresser la tête, d'exister, de faire la fête...
Et parce que nous bénéficions comme tout autre contribuable de la sécurité sociale et de quelques maigres allocations familiales, vous vous croyez autorisés à nous mépriser, à nous écraser, à nous manquer de respect ?
Il faut assumer Messieurs, la peste que vous dénoncez correspond aux reste de vos colonies, celle d'hier de l'autre côté de la Méditerranée et celle d'aujourd'hui qui ressemblent à des prisons à ciel couvert, de véritables colonies pénitentiaires que vous appelez cités pour masquer votre cécité.
Je sais ce que vous redoutez par dessus tout, ce n'est pas nos qualités, loin s'en faut parce que selon vous, nous n'avons que des défauts !
Parce qu'en vérité, ce que vous redoutez c'est la quantité, le nombre, le surnombre... qui risque demain de vous faire de l'ombre.
Parce que nous serons plus nombreux, innombrables et incontournables... avec les pieds sur la table.
Le grand remplacement c'est ça votre principal tourment ?
Moi j'appelle ça un retournement de l'histoire... tôt ou tard chacun finit par être contraint de passer la main... votre fatum, c'est pour nous la main de Fatima... la main du destin qui frappe tous les mesquins.
Et si notre sort n'est pas enviable aujourd'hui... parce que vous continuez à ne rien faire pour l'améliorer, le vôtre ne sera guère enviable demain. Retour du refoulé. Retour de bâton... appelez ça comme vous voulez... moi j'appelle ça de l'humour... noir... s'il vous plaît !
LA MALADIE DE ZEMMOUR : https://www.lejournaldepersonne.com/2019/10/la-maladie-de-zemmour/
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